Au Jour de St. Josaphat de Polotsk · Débats sous la même vidéo · Deux commentaires sous une autre vidéo
L'abbé Boubée, FSSPX, a tenu ce sermon :
Un orthodoxe peut-il aller au Ciel ? Abbé J-P. BOUBEE - 14/11/2020
14 nov. 2020 | Eglise Saint-Nicolas-du-Chardonnet
https://www.youtube.com/watch?v=ZueZZIp-pOE
- I
- 5:16 1054.
Michel Cérulaire argumentait que, Notre Seigneur n'aurait pas utilisé une matzah 24 h avant le Séder, qui tombait le soir du Vendredi Saint.
Il y a deux solutions. Les voici :
a) on peut dire que Notre Seigneur et le Sanhédrin savaient, les deux parties, en avance, que Notre Seigneur n'allait pas être en vie ce soir là, et que le "pape de l'ancien testament" qu'était encore Caïphe L'avait autorisé de prendre le Séder 24 h en avance ;
b) on peut dire que le verset cité par Cérulaire comme preuve dit que le Vendredi saint était "le jour de préparation des Juifs" et que St. Jean comme narrateur utilise le mot pour les ennemis de Notre Seigneur, Qui, deux semaines en arrière, en Galilée, aurait pu voir la nouvelle lune de Nisan 24 h avant que le fasse le temple à Jérusalem : Notre Seigneur et ses ennemis ont commencé le mois Nisan à décalage, comme c'est récemment arrivé pour des Musulmans en France pour le Ramadan, et ils ont donc célébré le Séder à décalage. Et on ne peut pas redire que "non, le calendrier hébraïque est fixe" parce qu'il ne l'était justement pas avant les temps de Hillel II, des siècles après.
Donc, Michel Cérulaire avait en toute probabilité tort.
- II
- 11:32 Pardon, pour le Père Joseph Huneycutt, Sudiste et du Patriarcat d'Antioche, Elle a été remplie de grâce dans le deuxième moment de Son existence, après d'avoir prié de ne pas en être privée. Il conçoit d'ailleurs le péché originel davantage comme un simple manque de grâce que comme une souillure, même dans ce premier moment, Elle n'aurait pas été souillée, juste pas encore remplie de grâce. Telle était ma propre position dans mon excursion vers les Orthodoxes ... (ou plus précisément vers les Roumains, version Néohimérite). Au moins au début, vers la fin, plus j'y pensais, les Catholiques Romains n'avaient que tort sur la papauté, et finalement même pas de celle-ci non plus.
L'abbé Boubée donne un image d'épinal assez sombre de la position des orthodoxes, en pas mal de questions, leur position de base est un spectrum, dans lequel la position catholique serait une variante - et ce qu'ils ont, c'est à la base toutes les autres variantes, tandis que ce que cite l'abbé Boubée, c'est la variante la plus éloignée du Catholicisme.
- III
- 11:55 L'Église pendant le premier millénaire, dont l'Orthodoxie est un peu un musée, reconnaissait évidemment les sept sacrements, mais pas forcément en les attribuant une fonction "ex opere operato" et cette notion est rejetée par les Orthodoxes, qui, gardant le premier millénaire plus ou moins bien s'efforce à trouver des raisons pourquoi le Catholicisme n'y correspondrait pas. Même l'Eucharistie a la Présence réelle, pas de manière automatique (selon eux) par rapport à un vrai prêtre, opérant dans une liturgie correcte avec la matière (double) correcte, pour important que ceci soit (Michel Cérulaire ayant par exemple conclu que les azymes étaient matière automatiquement invalidante, voir mon commentaire à 5:16 pourquoi il avait tort), mais par Dieu exauçant la prière de l'Église, précisément comme pour les sacramentaux. Donc, en réponse aux Protestants, le Synode de Iasi, si ce n'est pas celui de Jérusalem, affirme que les sept sacrements (dont ils comprennent la confirmation de manière différente) sont tous des vrais mystères de la foi chrétienne, mais qu'il y en a aussi pas mal d'autres. C'est aussi la raison pourquoi ils considèrent la présence réelle opérée pendant l'épiclèse, et qu'ils la placent après l'anamnèse.
Quand j'étais Orthodoxe, je concluais avec Nicolas Cabasilas (sur l'index librorum, de la part de Rome, parmi les saints pour les orthodoxes) que la Messe latine était (y compris sur ce point) valide. Grammaticalement, on peut considérer que l'épiclèse latine ne se termine pas avant l'anamnèse, mais continue à travers celle-ci, de manière que les mots de l'institution soient aussi les dernières mots de l'épiclèse.
Pour la théologie "ex opere operato" il y a bien entendu l'idée que le baptisé ne devrait pas avoir à se demander si Dieu a réellement exaucé la prière de l'Église en son cas.
- IV
- 12:32 Sur pas mal de questions, non tranchées par conciles du premier millénaire, ils se contentent d'un à peu près parce qu'il n'y aurait pas eu d'autorité pouvant éclaircir la question hors soupçon ou doute en toute précision.
L'abbé Boubée donne l'impression que le manque de papauté égalerait automatiquement la collégialité, quasi à l'instar de Vatican II. Si ceci existe (se vante ou est décrié comme "voie synodale"), il y en d'autres voix pour lesquelles, chaque évêque diocésain est le successeur de St. Pierre. Il est monarque en son diocèse. Les synodes, c'est une chose charismatique, une mesure d'urgence, et non pas de pastorale normale. Donc, le modicum de précision qu'il y a (on va par exemple rejeter les Protestants qui disent que la Messe ne serait pas le Sacrifice du Calvaire ou les Calvinistes, Zwingliens et Arméniens qui nient la présence réelle), c'est à la base soit l'héritage d'un ou d'un autre concile, ces événements précieux mais quasi miraculeux, soit l'unanimité des diocèses.
- V
- 13:26 Comme dit, si on prie pour les défunts, il n'y a pas 36 possibilités du pourquoi. Les orthodoxes gardent toute possibilité sauf le purgatoire.
- purgatoire, dette de souffrance à purger - accepté par nous, quasiment donc rejeté par "Saint" Marc d'Éphèse, le rejeteur d'un concile, celui de Florence, et
- l'idée que toute souffrance purgeante et toute la perfection de la charité désintéressée doivent se réunir avant la mort, et qu'on peut prier pour ceci après les faits, tant qu'on ne sait pas le contraire dans les faits (la position de Marc d'Éphèse)
- l'idée que les attaches qui constituent le fomes peccati doivent tomber, et que ceci se fait dans les airs entre la mort et le rencontre avec le juge, "dans les postes de péage dans l'air" ou "dans les postes de douane dans l'air" - ceci étant la position la plus répandu dans la piété populaire russe : les démons essayeraient alors à retenir l'âme dans les attaches matérielles de sa vie passée et par là de la damner
- on pourrait aussi imaginer, ce qu'ils ne font pas, que la damnation ne serait pas définitive, et nous ne l'imaginons pas non plus.
- VI
- 13:44 Du point de vue canonique, on pourrait se douter s'ils peuvent être considérés comme hérétiques par rapport à des vérités définies après leur schisme, à moins que ceci soit dans un concile qui les viserait (Florence, par exemple). Et aussi, combien de mauvaise volonté d'hérésie il y aurait dans le rejet d'un concile approché avec méfiance extrême, car dominé par les "latins" ...
- VII
- 15:25 Notons, les parcelles de vérité ... on pourrait, tout en étant fidèle au texte de ce passage de Lumen Gentium néanmoins être même Feeneyite.
La tendance innée d'une parcelle de vérité, parce que telle, est de ramener l'âme qui la contemple à toute la vérité.
On pourrait lire bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère, éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-mêmes à l’unité catholique, comme voulant dire que les éléments en question poserait chaque âme devant le choix, soit de s'y conformer en cherchant toute la vérité, soit de les trahir en ne pas les défendant contre les éléments qu'une fausse religion contient aussi, d'erreur et de souillure morale, qui s'y trouvent aussi dans la religion fausse en laquelle débute telle âme. À la fin chaque âme aura fait son choix de manière parfaite sur terre, soit en se convertissant, au moins in voto explicito, soit en ne pas se convertissant, ce qui impliquerait automatiquement la trahison d'un élément de vérité. C'est à noter que le Père Léonard Feeney, excommunié par Pie XII, était rétabli par Paul VI (Charles A. Coulombe, Feeneyite et Ultra-Réaliste, m'a fourni de cette information).
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