vendredi 24 septembre 2021

J'ai trouvé Aniara une opéra décevante


Q
Quelles sont les œuvres d'art les plus décevantes ?
https://fr.quora.com/Quelles-sont-les-%C5%93uvres-dart-les-plus-d%C3%A9cevantes/answer/Hans-Georg-Lundahl-1


Réponse demandée par
Annie Dufresne

Hans-Georg Lundahl
ancien étudiant en Latin et Grec à l'Université de Lund
Répondu à l'instant
J'avais à peu près ma réponse prête hier, mais je n'avais pas le temps de l'écrire ici. Merci pour la question !

Je n'ai pas a priori une grande facilité d'en avoir toute une gamme. Et ceci pour trois raisons:

  1. En étant écrivain même, ou simplement en homme cultivé, je ne pense pas que ce soit désirable de se confronter sans cesse à des œuvres qu'on n'aime pas, même pas à des œuvres très prestigieuses en tant que telles, je n'ai pas d'ambition que ma consommation des arts réponde à ce que certains appellent "prétentions culturelles" et d'autres du snobisme culturel. Je ne vais pas faire le procès à Aurélie Laflamme parce que la série n'est pas une tragédie grecque, ni à Tintin parce que la ligne claire n'est pas la technique la plus avancée. Donc, je me garde contre certaines déceptions en me refusant certaines attentes.
  2. Même plus, si pas mal des œuvres "provocatrices" me décevraient réellement, j'ai une bonne défense contre cette déception en ne pas essayant de les consommer.
  3. Et en ce qui concerne la culture populaire, j'ai une ténacité (ou je l'avais) par laquelle il m'est rare de considérer par exemple un texte comme un "jamais plus" parce que j'ai eu mal à m'intéresser. Winnetou I, Le Seigneur des Anneaux, peut-être d'autres, commencent avec des longueurs qui au début m'ont empêché de lire ces romans, mais j'ai surmonté l'ennui et j'ai trouvé les deux romans très appréciables après. Au point où le fait de relire ces débuts ne m'ennuie plus.


Donc, je n'ai pas une grande gamme d'œuvres d'où choisir l'œuvre la plus décevante.

Par contre, ma grand-mère ne suivait pas mes principes 1 et 2, et quelques années, elle se chargeait assez beaucoup de moi. Y compris le demi-an après le décès de mon grand-père.

Or, pendant ce temps, on a décidé de voir Aniara. C'est une "space opéra" qui est réellement une opéra, et, ayant sa première en 1959, devance la plupart du genre en cinéma ou télévision, exception faite pour Flash Gordon.

J'avais vu Star Trek à la télé. J'avais récemment lu Valérian. J'avais entendu et vu La Flûte enchantée en plus tôt que ça dans mon enfance. Et j'avais aimé tout ça.

Je n'ai pas aimé Aniara :

  1. la musique est parfois atonale, souvent dissonante;
  2. l'action est présentée comme des confrontations entre groupes, ce qui est moins commode pour moi à suivre que des rencontres, y compris confrontations individuelles;
  3. et elle est, on ne peut plus, désespérante.


Voici un résumé. Sur le vaisseau spatial nommé Aniara, on vient de commencer un trajet entre la Terre et Mars, on annonce qu'on ait été déviés (sans remède) vers la constellation de la Lyre et qu'on restera donc tous enfermés dans le vaisseau spatial jusqu'à la mort, on a quelque combinaison entre ordinateur et prophète qui annonce - à la fin - que "Doris n'est plus" (Doris étant le nom donné avec consistance à la Terre).

Donc, oui, Aniara serait probablement dans le genre de se placer comme l'œuvre la plus décevante à laquelle je me suis confronté. J'ai eu le bon sens d'éviter Sacre de Printemps, Wozzek et d'autres choses comme ça.

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